Révolution et émancipation
Contact : Fabrice Flipo LCSP / Télécom EM, fabrice.flipo [a] telecom-em.eu
Problématique : révolution et émancipation
2017 est le centenaire de 1917 et cela contribue à renforcer l’intérêt pour les révolutions qui se renforçait déjà progressivement sous l’effet des révolutions zapatistes, sud-américaines et des « printemps arabes ». Au sens strict, une révolution est un changement de régime politique. Elle est aussi définie par le Larousse comme un « changement brusque et violent dans la structure politique et sociale d’un État, qui se produit quand un groupe se révolte contre les autorités en place, prend le pouvoir et réussit à le garder ». Que signifie « prendre » et « garder » « le » pouvoir ? De quel universel les volontés subversives se réclament-elle ? De quelles autorités, de quelles légitimités les prétentions révolutionnaires se prévalent-elles ? Et en mettant l’État et la violence au centre de la définition, ne se prive-t-on pas de penser la diversité des moments révolutionnaires ou insurrectionnels et de leurs effets ?
Les révolutions ont été décrites dans leurs enchaînements séquentiels et événementiels, sur le plan historique (Furet, Soboul etc.) ; analysées comme le produit de plusieurs facteurs et variables causales, sur le plan sociologique (Skocpol, Dobry etc.) ; pensées, sur le plan philosophique (Arendt, Badiou, Holloway etc.). Elles sont rapides ou lentes, sociales ou politiques, ou les deux, précédées de signes avant-coureurs ou non, irréductiblement spécifiques ou comportant des similitudes frappantes entre elles, inachevées ou non, porteuses de continuités souterraines ou au contraire d’inédit etc. Les études postcoloniales ont mis en évidence que les révolutions ne sont pas une spécificité occidentale et que de multiples traditions révolutionnaires ont parsemé la planète à l’âge moderne et contemporaine. Les pratiques politiques révolutionnaires n’ont pas toujours pour cible directe le changement de régime mais peuvent investir des formes de vie alternatives et d’autonomie radicale (ZAD, socialismes associationnistes, zapatisme etc.)
A quelles conditions une révolution peut-elle être émancipatrice ? Quel est le rapport entre les convictions idéologiques et programmatiques des révolutionnaires eux-mêmes et la perception du changement social profond dont la révolution est l’autre nom ? Quelle est la part de violence et de radicalité dans la phénoménalité révolutionnaire, entendue comme prise du pouvoir ? Qu’est-ce que la violence ? Qu’est-ce que la radicalité ? Par rapport à qui, à quoi ? Quel rapport entre les phénomènes de subjectivation et les transformations plus structurelles du monde commun ? Les révolutions sont-elles toujours suivies de contre-révolutions ? Quel est le rôle des révoltes et des insurrections ? Que nous apprennent l’histoire, la philosophie, l’anthropologie ?
Ce qui motive ce projet est, au fond, de chercher à comprendre à quelles conditions, sociales, historiques et politiques, une révolution peut être le vecteur de l’émancipation, d’une manière interdisciplinaire.
L’idée est plus généralement de lancer une dynamique sur la question qui ne s’arrête pas à un seul colloque.
Équipe scientifique
Le colloque est co-organisé par LCSP (Archipel des devenirs) et ICT à Paris 7 Diderot, ainsi que par Télécom EM (Institut Mines-Télécom), Logiques d’Agir (Besançon), Sophiapol (Nanterre), IIAC (EHESS/CNRS), GRHis (Rouen) et Espaces Marx.
Les membres du conseil scientifique sont les suivants :
Anders Fjeld, docteur en philosophie politique, LCSP Paris 7 Diderot
Vincent Bourdeau, philosophe, Logiques d’agir, Université de Franche-Comté
Hugo Touzet, directeur d’Espaces Marx
Jean-Numa Ducange, historien, GRHis Université de Rouen
Jules Falquet, sociologue, LCSP Paris 7 Diderot
Kevin Eybert, doctorant, LCSP Paris 7 Diderot
Michèle Riot-Sarcey, historienne, Université Paris 8
Manuel Cervera-Marzal, docteur en philosophie politique, EHESS / CESPRA
Marie Cuillerai, philosophe, LCSP Paris 7 Diderot
Stéphane Haber, philosophe, Sophiapol, Université Nanterre Paris Ouest
Sophie Wahnich, historienne, IIAC, EHESS/CNRS
Laurent Jeanpierre, Labtop / CRESPPA
Sophie Coeuré, historienne, ICT Paris 7 Diderot
Fabrice Flipo, philosophe, Télécom-EM / LCSP Paris 7 Diderot
Azadeh Kian, politiste, LCSP Paris 7 Diderot
Antoine de Cabanes, Espaces Marx
Christophe David, esthétique, Université de Rennes
Federico Tarragoni, sociologue, LCSP Paris 7 Diderot
Jean-Marc Salmon, sociologue, Télécom EM
Matthieu Le Quang, politiste, LCSP Paris 7 Diderot
Documents
Calendrier
- vendredi 2 février 2018, 09h-18h, Sophie Germain et Halle aux Farines, Université Paris Diderot-Paris 7.
- samedi 3 février 2018, 09h-18h, Halle aux Farines, Université Paris Diderot-Paris 7.