Laboratoire du Changement Social et Politique


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Le Laboratoire de changement social et politique, est un laboratoire qui réunira à partir de janvier 2014 deux équipes de chercheurs de l’université Paris 7 Denis Diderot, les chercheuses et chercheurs du Laboratoire de changement social et celles et ceux du Centre de sociologie des pratiques et des représentations politiques. Il s’inscrit dans une dynamique de pluridisciplinarité et d’interdisciplinarité autour de la question du changement et de ses modalités. Il mobilise, dans une réflexion qui aborde les conditions de la domination et celle de la subjectivation, tout à la fois des philosophes, des sociologues, des anthropologues des psychosociologues et des psychologues. Il allie la perspective clinique et la perspective critique dans l’investigation des figures ambivalentes du changement entre émancipation et assujettissement. A chaque fois les diverses intersections permettent d’ancrer les réflexions théoriques ou philosophiques sur des formes spécifiques de domination et de contestation à partir d’investigations empiriques menées par les anthropologues, les sociologues et les psychosociologues du laboratoire. Autour de la problématique du changement les enquêtes mobilisent les méthodologies de la sociologie, de la recherche ethnographique mais aussi de l’intervention psychosociologique. Les chercheurs du laboratoire interrogent la posture de l’intervention dans sa relation au changement et réfléchissent sur les implications méthodologiques de la demande sociale : comment celle-ci peut faire l’objet d’une construction et d’une déconstruction par lesquels le chercheur collabore à la construction, reconstruction du sujet ?

Le double registre pluri et interdisciplinaire du laboratoire s’explique, d’une part, par la dimension plurielle des formations que celui-ci propose au sein de l’UFR de sciences sociales : aux intersections de l’art et de la politique, de l’anthropologie et de la politique, de la sociologie et de la psychologie, de la sociologie politique et de la philosophie politique. La pluridisciplinarité se manifeste plus particulièrement dans le cadre des masters professionnels où il s’agit très concrètement, dans le processus de formation, d’allier dimension critique, compétence sur les politiques publiques et connaissance des arts (master « politiques culturelles ») ou bien encore psychosociologie clinique, psychanalyse et intervention dans les organisations (master « Théories et Pratiques de l’intervention dans les Organisations »).

Mais notre interdisciplinarité est aussi étroitement liée à la manière dont dans une perspective de recherche commune les chercheurs du laboratoire croisent leurs expériences et leurs savoirs dans deux thèmes centraux pour toute l’équipe : d’un côté, la manière dont les discours scientifiques et technocratiques opèrent aujourd’hui comme des idéologies et obvient aux enjeux axiologiques de la politique notamment, de l’autre, la manière dont face aux assignations normatives et identitaires par les discours savants et experts, les individus et les groupes s’approprient le savoir, la culture ou l’art pour contester les formes présentes de la domination.
D’un côté, l’interrogation de la tension entre enjeux axiologiques et technique passe tout à la fois par une réflexion philosophique sur les formes de dévoiement de la politique par l’idéologie scientifique et technique, sur l’incidence des discours technocratiques et experts sur les rapports de classes et les rapports de genres mais aussi sur la manière dont dans les organisations émergent de nouveaux dispositifs de pouvoir et d’assujettissement notamment le pouvoir managérial. L’investigation de ces questions s’éprouve dans des recherches qualitatives relevant de l’observation ou de l’intervention où les démêlés des groupes avec les représentations techniques ou les énoncés de la performance sont au cœur de la réflexion sur l’assujettissement et sur la subjectivation. Elle débouche sur une sociologie des nouvelles formes de l’exploitation économique mais aussi de la captation et du prélèvement de richesse dans nos sociétés.
D’un autre côté, les recherches menées par les diverses équipes du laboratoire sur la subjectivation ont constamment passé par une réflexion sur les relations à l’écrit, à la culture et plus généralement à l’art que ce soit dans leurs relations au politique ou que ce soit dans les modes de subjectivation individuels et collectifs. De diverses manières les chercheurs du laboratoire abordent la question de la narration et de la narrativité tant dans l’expérience autobiographique que dans l’expérience réflexive des acteurs sociaux dans l’action que dans l’interaction de l’enquête. Si l’émancipation, dès sa réactualisation moderne, est passée par la prise de parole et par les formes d’accès au symbolique ou à l’imaginaire, les chercheurs du laboratoire s’interrogent aussi sur le colloque du sujet avec lui-même ou avec un tiers autant que sur sa construction en situation dans une expérience de prise de parole et de narration. Nombre d’entre eux mènent ainsi un travail sur le processus subjectivant des récits autobiographiques ou des interactions avec le chercheur dans la relation de demande ou dans la contextualité du conflit. La sociologie de l’écrit et de l’art, et des effets politiques de l’écrit et de l’art, interroge à un autre niveau l’activité des artistes autant que l’activité d’appropriation des modes d’expression de l’art dans leurs conséquences en terme de « partage du sensible » et de distribution de la légitimité des dires. Les catégories travaillent au croisement de l’art et de la politique que celles-ci aient pour nom scène, peuple ou commun. Les recherches, retrouvant sur un autre terrain la question sociologique du lien, interrogent tout autant les effets conjonctifs que disjonctif de l’art dans nos sociétés.

Le laboratoire de changement social et politique est structuré autour de cinq axes de recherche, dont un axe transversal.

-  Sociologie clinique
-  Art, culture et politique
-  Psychosociologie et sociologie de l’intervention
-  Théorie sociale et pensée politique
-  Genre et intersectionnalité

On trouvera sur le site du laboratoire une présentation de chacun de ces axes. Toutefois par divers aspects ces cinq thématiques se recoupent et se retrouvent autour de thèmes transversaux.

- Enjeux axiologiques, idéologie scientifique et technique, domination et critique
Recherches sur la critique des normes et des identités qu’imposent les discours savants et experts aux groupes et aux minorités. Réflexions sur les nouvelles idéologies scientifiques et techniques et sur leurs modes originaux de domination, notamment l’idéologie managériale.

- Approche du sujet : méthodologie d’investigation et d’intervention, narration
Tout en engageant des interactions pluridisciplinaires entre philosophie, sociologie anthropologie et psychosociologie dans la construction des catégories de sujet et de subjectivation l’équipe s’interroge aussi sur les diverses modalités d’approche de la subjectivation que ce soit dans les narrations, dans l’action, ou dans des contextes institutionnels et sociaux spécifiques. Les travaux philosophiques sont mis en relation avec les questions méthodologiques que posent l’approche par les sciences humaines et sociales de la subjectivation et entre autres la posture du sociologue, de l’anthropologue et du psychosociologue.

- Pouvoir, assujettissement, subjectivation
En relation avec le thème transversal précédent, les travaux du laboratoire s’orientent aussi dans l’analyse des conditions empiriques des nouvelles formes de la domination et d’expression du pouvoir dans l’entreprise, dans les institutions, dans les rapports sociaux de genre, dans les formes d’invisibilisation de groupe. En retour ils interrogent les conditions dans lesquels les processus de subjectivation des individus et des groupes apparaissent dans les tensions et les conflits et ouvrent des scènes publiques et des espaces de parole.

- Appropriation des savoirs, culture, et arts
La sociologie française contemporaine de diverses manières a souvent réduit la culture à des pratiques de distinction. Dans une tout autre perspective, le laboratoire interroge les relations entre art, culture et politique : entre usages instrumentaux de la culture et pratiques populaires des arts et du savoir, statut social des arts et des artistes. Il traite des effets sociétaux conjonctifs et disjonctifs de l’art et une nouvelle fois ses rapports à la subjectivation et à l’émancipation.

Pour contribuer à la constitution de cette dynamique critique, clinique et interdisciplinaire le laboratoire s’est doté d’un séminaire réunissant les chercheuses et chercheurs des diverses équipes et ouvert plus particulièrement aux étudiants de M1 et M2 des formations recherche : Sociologie et philosophie politique, Genre et développement et clinique du changement.

Patrick Cingolani.

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