Pour une plateforme des savoirs critiques
Séminaire du Laboratoire de Changement Social et Politique,
animé par Fabrice Flipo et Pascal Fugier
MARDI 17 MARS 2015
UFR Sciences sociales – Bâtiment Olympes de Gouges - Salle 137
14-18h
Présentation du séminaire
Le Laboratoire de changement social et politique a pour ambition de constituer une plate-forme des savoirs critiques afin d’ouvrir plus particulièrement des espaces d’interaction et d’échanges intellectuels entre l’université et les citoyens sur la base des conflits et des mouvements sociaux qui émergent dans la société. L’université pourrait trouver dans ce partage des savoirs pratiques et des expériences politiques une sortie hors d’elle-même qui ne soit pas seulement professionnelle mais qui puisse être aussi citoyenne.
Nous ouvrons donc ici un séminaire consacré à la mise en place d’une telle plateforme des savoirs critiques (PFSC). Les interventions retenues pour cette première séance visent à explorer les formes, figures et représentations que les chercheurs peuvent avoir de cette plateforme, objet en cours de construction au sein du Laboratoire de changement social et politique.
Programme du séminaire
Présentation , par Fabrice Flippo
et Pascal Fugier
, 14h-14h15
Patrick Cingolani, Fonction utopique de l’université ? Retour sur le projet de plateforme des savoirs critique, 14h15-15h
Fabrice Flipo, La mise en place d’une « chambre des questions » et d’une « chambre des rapports » au sein de la plateforme des savoirs critiques, 15h-15h45
Sylvie Landriève et Christophe Gay, Savoirs critiques : le point de vue d’un acteur de la société civile, 15h45-16h30
Sonia Dayan, Le monde, le texte et la critique, 16h30-17h15
Pascal Fugier, La co-construction de savoirs critiques et l’appropriation de ses actes professionnels. Retour réflexif sur un dispositif de recherche et d’intervention, 17h15-18h
Argumentaire :
Si l’énoncé du constat de départ des principes de la PFSC a fait l’objet d’une adhésion de la part des membres du LCSP, l’objet semble devoir être davantage élaboré avant de pouvoir déboucher sur des dispositifs concrets (tels qu’un site web, la constitution d’un réseau participatif chercheurs-citoyens, la mise en oeuvre de débats publics, des recherches-actions, des dispositifs de production de recherches, d’échanges et de publication des savoirs, etc.). De quels espaces d’interaction parle-t-on ? À quels publics a-t-on affaire ? Autour de quelles thématiques, à partir de quelles méthodologies ? Où les rencontre-t-on ? Quel langage employer dans ce contexte-là ? Quels types de savoirs y sont mutualisés ou transformés (entre les savoirs scientifiques dans leur démarche, académiques dans leur statut et les savoirs professionnels/de métiers ainsi que les savoirs d’expériences, issus de la vie quotidienne) ? Quelles sont les frontières des différents savoirs, « critiques » ou « profanes » ? Quel est le sens exact de ces différentes catégories ? Avons-nous bien tous en tête la même chose quant à ce qu’elles signifient ?
Dès qu’on creuse un peu les questions qui se posent n’ont pas de réponse évidente. Chaque membre du laboratoire s’en saisit probablement différemment, avec un degré plus ou moins élevé de réflexivité selon l’aspect évoqué.
La problématique centrale semble toutefois être celle de l’intervention. Nous, chercheurs, intervenons de diverses manières dans l’espace public. Sous l’angle de la recherche, nous sommes amenés à prendre la parole dans des journaux ou émissions, publications de livres ou d’articles, etc., qui sont destinés à un certain lectorat. Sous l’angle de la formation (initiale ou continue) nous proposons des contenus que nous pensons adaptés à différents publics. Quel est le but de ces interventions ? Quelles sont leurs visées (pédagogique, formatrice, éthique, politique, pratique, pragmatique, émancipatrice, auto-analytique...) et comment se concilient ces diverses visées ? Comment les choisissons-nous et comment nous situons-nous par rapport à elles ? Quel est leur statut ? Différentes analyses ont été produites de la posture de l’intellectuel et de son rôle social – Touraine, Bourdieu, Boltanski, Marx, etc. pour ne citer que les plus connus. Comment nous situons-nous par rapport à eux ? La forme que prendrait concrètement la PFSC dépend largement de ces enjeux.
Telles sont quelques-unes des questions qui se posent sans cesse à nous et par rapport auxquelles nous ne disposons pas clairement de langage commun permettant d’en discuter d’une manière élaborée. Ce que nous entendons par « PFSC » reste donc difficile à définir collectivement.
L’objectif du séminaire sera donc d’accueillir des prises de parole issues des membres du laboratoire dans le but de confronter et de débattre des manières d’intervenir, afin de mieux définir collectivement ce qui pourra se trouver dans la PFSC (tout ce que nous faisons n’a pas nécessairement besoin d’y entrer). Nous attendons notamment que chaque axe du laboratoire soit représenté par au moins un de ses membres (soit les axes « Sociologie clinique et psychosociologie », « Art, culture et politique », « Psychosociologie et sociologie de l’intervention », « Théorie sociale et pensée politique » et « Genre et intersectionnalité »).
L’ensemble du séminaire constituera par ailleurs un moment de débat et d’élaboration collective sur les relations entre « science » et « société », selon les termes consacrés.
Des ressources sur ces questions sont disponibles ici : http://www.participation-et-democratie.fr/fr
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