|
Le nœud du monde : politique du corps (post)colonial
Groupe de Recherche « jeunes chercheurs »
http://www.fmsh.fr/fr/c/4581
À partir d’une approche interdisciplinaire, ce séminaire de jeunes chercheurs souhaite réfléchir aux conditions corporelles de la domination (post)coloniale dans les Amériques, et plus précisément dans l’« Atlantique noir », considérant les effets de la catégorisation et des processus de subjectivation politique. Les multiples assignations par lesquelles un corps est racialisé, genré, sexualisé, localisé, nationalisé, tant dans l’espace public que dans l’espace privé en font un témoin privilégié des changements sociopolitiques et culturels de l’après-colonisation. À quelles conditions le corps est-il une présence au monde, en tant qu’il est un corps politique, un corps voyageur, un corps dans ses environnements ? Comment penser les formes de domination et de résistance à partir des langages du corps marqué par les constructions d’identité, le poids des stigmatisations et les stratégies d’intégration ?
À travers ces séances, nous explorerons comment les rencontres, et particulièrement celles de la colonisation, dans son héritage et sa mémoire, font du corps le lieu d’une mise en question du soi et de l’autre.
La première partie de notre séminaire (2014) était axée sur les normes et les assignations corporelles. Pour cette année 2015, nous avons souhaité garder la même thématique d’une politique du corps (post)colonial dans une perspective triangulaire entre l’Europe, l’Afrique et l’Amérique, en la déployant à partir d’une pensée de l’émancipation et des phénomènes de résistances. Quelles formes d’action ont-elles été possibles ? Quelles ont été les résistances du marquage des corps dans un contexte postcolonial ? Il s’agira de s’interroger sur les nombreuses résistances contemporaines face aux formes de domination et de montrer comment celles-ci remettent en cause des structures épistémiques, économiques et politiques léguées par les différents phénomènes de colonisation. Ce deuxième volet permettra d’explorer la résistance de cette mise au monde du corps et de prendre en considération les mouvements sociaux interrogeant la question de la mémoire et de la réparation, les révolutions actuelles, les mouvements écologiques décoloniaux, la problématique des identités politiques et les pratiques artistiques.
Equipe :
Equipe :
Responsables du séminaire : Pauline VERMEREN et Malcom FERDINAND, doctorants en philosophie et sciences politiques, au laboratoire du Centre de sociologie des pratiques et des représentations politiques (CSPRP) de l’université Paris 7-Denis Diderot.
Pauline Vermeren est docteure en philosophie et sciences politiques de l’université Paris 7-Diderot, et chercheure affiliée au Laboratoire de changement social et politique (LCSP) de l’université Paris 7-Diderot. Elle est également titulaire d’un master en philosophie (Paris 1-Sorbonne) et en sociologie/anthropologie (Paris 7-Urmis). Dans le cadre de son travail doctoral, elle a été rattachée au Centre Marc Bloch (Berlin) et à l’université européenne Viadrina (Frankfurt-Oder), et a bénéficié d’une bourse de recherche dans le cadre du projet européen « Tolerace » (FP7-Commission européenne). Son travail de thèse porte sur une critique politique et phénoménologique de la catégorie « noire » comme condition de possibilité à penser l’identité et la « race » en France. Parallèlement, elle aborde ces questions, à partir d’une perspective transatlantique, notamment sur Haïti.
Malcom Ferdinand obtient, en 2007, un master d’ingénierie civil à l’University College London avec une spécialisation sur l’étude des impacts environnementaux. Après une expérience professionnelle en Afrique du Nord dans le domaine de l’environnement, il entame des recherches sur les dimensions sociales, politiques et philosophiques des problèmes environnementaux et obtient un master en sociologie et philosophie politique à l’Université Paris Diderot en 2011. Rattaché au Centre de Sociologie des Pratiques et Représentations Politiques (CSPRP), il y poursuit actuellement une recherche doctorale en sciences politiques au sujet des relations entre écologie, identités et politique dans la Caraïbe et dans une perspective comparative, s’appuyant sur les expériences de la Martinique, de Porto Rico et d’Haïti. Sa recherche est cofinancée par l’ADEME et le Conseil Régional de Martinique.
Calendrier
- vendredi 7 mars 2014, 18h-20h, Salle 2.
Introduction : Malcom FERDINAND et Pauline VERMEREN
Ary GORDIEN (Doctorant en anthropologie, Paris 5) : « Peau noire, corps aliéné : ethnographie exploratoire des pratiques de la danse en Guadeloupe et dans sa "diaspora" »
Sébastien NICOLAS (Doctorant en sciences politiques, IEP Bordeaux/UAG) : « Les luttes de pouvoir autour de la réappropriation du corps en contexte postcolonial. Etude de cas sur la figure de l’Haïtien dans la Caraïbe »
Discutant : Malcom FERDINAND (Doctorant en sciences politiques, Paris 7)
- vendredi 4 avril 2014, 18h-20h, Salle 2.
Maïa HAWAD (Master en philosophie, Paris 1) : « Afrique noire versus Afrique blanche : une cartographie académique des corps autochtones en question »
Jephthé CARMIL (Master en sociologie et philosophie politique, Paris 7) : « La réappropriation de son corps en terrain colonial/postcolonial : les scènes marrones dans la colonie saint-dominguoise »
Discutante : Pauline VERMEREN (Doctorante en philosophie, Paris 7)
- vendredi 16 mai 2014, 18h-20h, Salle 2.
Adler CAMILUS (Doctorant en philosophie, Paris 8) : « Corps et altérisation : l’Autre comme habitant du dehors de l’Europe »
Tina HARPIN (Docteure en littérature, Paris 13) : « Fictions et poésie de l’obscène en postcolonie : la résistance politique en question (Afrique du Sud, Antilles) »
Discutante : Angelica MONTES (Docteure en philosophie, Paris 8)
- vendredi 20 juin 2014, 18h-20h, Salle 2.
Franck FREITAS (Doctorant en sciences politiques, Paris 8) : « Retour sur les débats autour du rapport entre esclavage et capitalisme »
Kémi APOVO (Doctorant en anthropologie à l’Ehess, Imaf) : « Les expériences corporelles des militants noirs américains et leur influence sur le cinéma contemporain »
Discutant : Eduardo AYRES TOMAZ (Doctorant en philosophie, Paris 7)
- vendredi 24 octobre 2014, 17h-20h, Salle 2.
Sabine LAMOUR (Doctorante en sociologie, Paris 8) : De l’éthique de responsabilité à la sur-responsabilisation : vers une autre approche de la question des femmes poto-mitan en Haïti
Pauline VERMEREN (Docteure en philosophie, Paris 7) : Savoir et pouvoir : interroger les normes corporelles et leur production en situation postcoloniale
- vendredi 14 novembre 2014, 18h-20h, Salle 1.
Lotte ARNDT (Docteure en cultural studies, Paris 7/Humboldt Universität) : Faire corps avec ceux qui n’y sont plus. Contester les archives anthropométriques
Angelica MONTES (Docteure en philosophie politique, Paris 8) : Une vision agonistique de l’identité culturelle
- vendredi 12 décembre 2014, 18h-20h, Salle 1.
Raphaëlle RABANES (Doctorante en anthropologie de la médecine, University of California Berkeley) : Penser les relations de soin et le rapport au corps et au symptôme en hôpital postcolonial
Malcom FERDINAND (Doctorant en sciences politiques, Paris 7) : De la terre au corps, praxis décoloniale d’une écologie caribéenne. Cas des anciennes colonies françaises
- vendredi 27 février 2015, 18h-20h, Fondation Maison des Sciences de l’Homme (FMSH) 190 Avenue de France, 75013 Paris Salle 1, Rez-de-chaussée M°Quai de la Gare (ligne 6).
Elodie MALANDA (Doctorante en littérature, Paris Sorbonne) :
« Tu dois devenir noir ». La peau blanche comme fardeau chez les héros des romans pour la jeunesse sur l’Afrique subsaharienne en France et en Allemagne
Ramcy KABUYA (Docteur en littérature générale et comparée Université de Lorraine/Lubumbash) :
Entre marge et invisibilité, les perspectives esthétique et politique du jeu liminal dans les arts
- vendredi 27 mars 2015, 18h-20h, Salle 1, Le France, FMSH.
Ary GORDIEN (Doctorant en anthropologie, Paris 5) :
Les groupes racialisés peuvent-ils êtres "racistes" ? Réflexion à partir du cas guadeloupéen
Clémence LEOBAL (Doctorante en sociologie à l’université Paris Descartes-Cerlis/Ehess-Iris) :
Résister en habitant. Maisons en planche et répression de l’habitat dit "insalubre" à Saint-Laurent-du-Maroni, Guyane
- vendredi 17 avril 2015, 18h-20h, Salle 1, Le France, FMSH.
Vanessa SYLVANISE (Docteure en littérature, Université Paris 8) :
Ruse et théâtralisation : la représentation du corps culturel chez Toni Morrison et chez Derek Walcott
Jason ALLEN (Doctorant en littérature comparée, Université d’Oxford) :
Le théâtre d’Aimé Césaire et la représentation du corps dominé
- vendredi 22 mai 2015, 18h-20h, Salle 1, Le France, FMSH.
Marie BODIN (Doctorante en géographie, Université bordeaux Montaigne- ADESS) :
Entre imaginaires et réalités : pays en dehors, vodou et hétérotopie en Haïti
Maica GUGOLATI (Doctorante en anthropologie, EHESS, CEAf Anthropologie) :
"We all is Jamet" ». Le carnaval de Trinidad & Tobago et le dépassement utopique du genre, de la classe et du phénotype dans la mémoire de la figure traditionnelle de la Jamet
- vendredi 12 juin 2015, 18h-20h, Fondation Maison des Sciences de l’Homme (FMSH), 190 Avenue de France, 75013 Paris, Salle 1, Rez-de-chaussée.
Aurelie PERRIER (Docteure en Histoire, Georgetown Université) :
"Barbares mais virils : représentations du corps indigène masculin et redéfinition des identités de genre dans l’Algérie de la conquête, 1830-1870"
Jephthé CARMIL (Doctorant en sociologie et histoire de l’art, Université Paris 7-LCSP) :
"Is black a color ? L’art contemporain à l’épreuve des gestes artistiques d’appropriation de l’image de soi : entre le « black art » et le « post-black art » mouvement. Réflexions sur les représentations du corps noir dans les arts visuels"
|
|